Construction d’une habitation pour une famille de quatre enfants.

La construction se présente comme une émergence du sol, un minéral dans un environnement végétal. Un parallélépipède allongé est surmonté d’un second prisme formant la toiture projeté en avant vers la zone d’arbre (mémoire active du glissement des masses).
Dans cette conception, nous avons donc soutenu la simplicité de cette expression en favorisant la masse. Seul le demi-cylindre de la salle de télévision émerge à l’est, introduisant une valeur plus conviviale, plus biologique. Le flac ouest est accompagné d’une zone d’accès aux voitures, d’un escalier et d’une terrasse comprenant une table en béton incrusté dans la surface. Ce parcours rasant et enveloppant la terrasse règle les circulations mais surtout connecte l’objet au terrain, il donne les règles du jeu, il définit le territoire. La palette de matériaux est limitée et stricte. Les percements se manifestent de l’extérieur comme des saignées, des défoncements, des trous dans la masse et de l’intérieur comme des cadres optiques ouverts sur la nature. Nous avons considéré que, face au comportement du site à cet endroit, nous devions à la fois nous soumettre à une morphologie constructive élémentaire et à la fois suggérer une réponse dynamique. Le raffinement de l’espace est obtenu par l’étude minutieuse de mobilier architectural. Ce terme comprend aussi bien le mobilier de cuisine que l’escalier, la courbe amovible en acier pour la zone de télévision, les vestiaires possédant une porte dérobée vers la cuisine. Cet état d’esprit de détail et du mécanisme est présent à tous les niveaux et est composé avec la plus grande sobriété.
L’espace, conçu alors comme une entité échappant aux contingences d’époque, devient une matière émouvante à convergence des êtres et de la pensée.